Nicolas Wolkenar
Né à Herve, 1954

Nicolas Wolkenar a suivi les cours de peinture à l'Institut Supérieur des Beaux-Arts de Liège dans l'atelier de Raymond Julin et est, actuellement, professeur d'arts appliqués à l'Institut Saint-Luc de Liège. Il pratique simultanément le peinture et la sculpture : ses réalisations ont acquis, depuis 1990, une dimension monumentale capitale. Une monographie, consacrée aux 10 ans de parcours artistiques de l'artiste, est en cours de publication.

Dans ses œuvres, peintes ou sculptées, l'artiste met en pratique des axes de recherches récurrents. L'espace, sa construction et sa déconstruction, tout comme le rapport à la matière sont des éléments moteurs de ses investigations. Ses toiles sont composées d'un agglomérat de couches picturales dans lesquelles différents matériaux sont ingérés. Journaux, vieux cartons, couches épaisses de peinture raclée ou grattée, métaux, sciures… façonnent l'espace tout en révélant des jeux de textures et de coloris divers. De plus l'artiste éprouve sa matière : il la troue, la brûle, l'ensable… Il transmute ses matériaux tout en structurant ses compositions dans des rapports non conventionnels. Appréciant le travail de la matière ainsi que le jeu de tensions entre lignes de force, c'est tout naturellement qu'il s'est également tourné vers la sculpture.

En opposition avec la dimension très « matiériste » de ses réalisations picturales, les formes linéaires et acérées de ses sculptures semblent plus sereines et stables. Toutefois, Nicolas Wolkenar y exploite des préoccupations similaires. Ici aussi, l'artiste, dans un rapport de proximité, fait corps avec la matière. Il travaille sur les potentialités et particularités de son matériau de prédilection : l'acier cor-ten. Brûlé, tordu, corrodé, celui-ci porte également les stigmates d'un vécu. Depuis 1998, il réalise des œuvres proches de l'art minimal. Ses « architectures-sculptures » semblent défier la géométrie ainsi que les lois de l'équilibre. Leurs formes ascétiques, avec une simplicité apparente, structurent et déstructurent l'espace.
L'artiste, en effet, spatialise et matérialise des lignes directrices pour, semble-t-il, mieux les briser, les casser, les libérer. Il simule d'adroits déséquilibres au moyen de quelques axes s'ouvrant sur l'infini.





Sans titre, 2003
Technique mixte sur toile
200 x 320 cm